Je pourrais comme d'habitude réduire ma souffrance à néant, la définir par trois petits points, la mettre en suspension au profit d'une douleur physique tellement plus rationnelle. Mais la souffrance et la peur ne sont pas rationnelles. Ce soir, je suis trop consciente pour ne pas tenter de briser le cercle trop vicieux.
J'attends, j'écoute. Difficile d'écouter le silence qui crie dans ma bulle trop noire d'idées. Il y a comme une tempête au fond de moi, les images se bousculent, les questions aussi. Je voudrais seulement oublier mais ce serait trop facile de chercher l'amnésie...trop fragile aussi. J'aurais envie de crier que la vie est injuste et pourtant je sais que c'est faux : on vit seulement ce que l'on a à vivre. C'est vrai que j'aurais voulu avoir une vie parfaite, être une fille parfaite. Pourtant qu'est-ce que cela aurait changé ? M'auraient-ils plus aimé ? Je ne crois pas. Je voudrais des bras affectueux, je voudrais être bercée par autre chose que des illusions. Alors que je voudrais qu'on me voit, je tends à disparaître. Paradoxe d'une vie en éclat, ne sachant qu'exister en se niant. et pourtanr tellement de choses à décrier, à cracher...je m'empoisonne de ce venin destiné à d'autres.
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*J'ai vu le feu dans tes yeux et j'y ai aimé ta passion.
*Un homme n'est jamais aussi grand que lorsqu'il est à genou pour aider un enfant.